Les opérateurs du port de La Rochelle inquiets pour 2024-2025
À l’occasion de la 9e Bourse maritime agricole du port de La Rochelle, vendredi 21 juin, Sica Atlantique et Socomac (Soufflet Négoce by InVivo) ont fait part de leurs préoccupations pour la campagne d’exportation à venir.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Selon le bilan estimatif établi fin mai, près de 4 Mt de céréales ont été exportées depuis les terminaux de Port Atlantique La Rochelle (2,25 Mt pour Sica Atlantique et 1,75 Mt pour Socomac). Cette hausse de 16 % par rapport à la campagne précédente reflète une reprise d’activité avec un retour à la normale. Une accalmie qui sera de courte durée puisque les perspectives pour la campagne 2024-2025 « ne sont pas bonnes », regrette Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet Négoce by InVivo (maison mère de Socomac).
- 25 % de volumes en blé
Les semis de blé, d’orge d’hiver et de blé dur ont été affectés par les conditions climatiques à l’automne, tandis que les semis de printemps (orge, maïs et tournesol) ont été retardés en raison d’une pluviométrie record. « Les cultures risquent d’être exposées aux températures chaudes et sèches de l’été, obérant le potentiel de rendement. On prévoit ainsi une baisse assez drastique des volumes, de 20 à 25 % sur le blé », alerte Jean-François Lépy. Selon les prévisions, la prochaine récolte de blé tendre en France devrait s’élever à 29 Mt en 2024-2025, après une année correcte à 35 Mt.
« Les espèces semées ont également évolué en termes de répartition : moins de blé tendre, mais plus d’orges, de maïs, de blé dur et de tournesol », fait savoir Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique. « Il demeure alors nécessaire pour Sica Atlantique de rester flexible et de s’adapter pour maintenir sa position sur le marché mondial des céréales. »
« La France est devenue une variable d’ajustement »
En plus des conditions météorologiques, les conditions de marché sont également bouleversées. « En sortie de La Rochelle, nous avions jusqu’à présent des destinations régulières et récurrentes comme l’Afrique de l’Ouest grâce à nos blés meuniers de qualité », souligne Jean-François Lépy. Désormais, la plupart des acheteurs publics et privés dans le monde achètent selon un cahier des charges multi-origines.
« Le trader va charger sur des raisonnements économiques, à l’exécution de bateau vers l’origine la moins chère, la France devenant une variable d’ajustement, déplore-t-il. Notre programme de vente aujourd’hui à l’international, c’est moins d’un mois et demi. Mais nous sommes de bons élèves et capables de vendre un bateau pour un chargement sous quinzaine, et cela peu d’origines savent le faire. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :